Le créateur d’images aussi surréalistes que satisfaisantes Valentin Fougeray conçoit sans limitation des formes abstraites fascinantes ou bien détourne des objets du quotidien. D’ailleurs, il semble opportun de pratiquer le lâcher-prise devant les œuvres du photographe français afin de saisir – et d’apprécier – toutes les particularités d’un monde alternatif qui s’ouvre à chaque fois devant nos yeux.
L’architecture, la sculpture, l’illustration et le design l’inspirent au quotidien et l’aident à s’affranchir des codes traditionnels de la photo. L’artiste visuel parisien a répondu à quelques questions.
Allô Valentin! Comment l’art est-il arrivé jusqu’à toi?
J’ai commencé mon parcours professionnel avec des études liées au monde de l’architecture. C’était d’abord une façon de rassurer mes parents qui voyaient le milieu de la photographie comme une vocation instable, précaire et sans doute illusoire, à cette époque où l’ère du numérique faisait tranquillement son apparition. En parallèle de mes études, j’ai nourri ma passion pour la photographie, en évoluant avec des appareils photo de plus en plus «pros».
En 2008, j’ai finalement décidé de me réorienter et d’aller dans une école de photographie afin de faire de ma passion, mon métier. J’avais pu intégrer une formation en alternance dans l’ouest de la France, pendant trois ans. À l’issue de cet apprentissage, j’ai passé le concours de l’école des Gobelins, ce qui m’a permis d’y intégrer la formation photographie en 2012. J’en suis sorti diplômé en 2014. J’ai ensuite assisté divers photographes dont Denis Rouvre que j’ai suivi en France et à l’étranger pendant deux années. Cela m’a permis d’observer, d’apprendre et de gagner ma vie tout en développant mon univers créatif.
En 2016, j’ai arrêté l’assistanat pour me consacrer à ma pratique photographique personnelle, autant sur le plan artistique que commercial. C’est à cette même période que j’ai intégré l’agence POLY — qui m’accompagne encore aujourd’hui.
J’ai grandi à la campagne, dans une petite ville vraiment à l’écart des lieux culturels, alors ma seule porte vers le monde de l’art se trouvait dans les magazines que j’allais acheter chez le seul libraire de la ville. Je me suis nourri de ces images imprimées que je décrochais des magazines pour en tapisser les murs de ma chambre. Je dirais donc que ma première expérience avec l’art provient de là, mais aussi de la musique qui a toujours eu une place très importante dans mon quotidien. Je me suis souvent demandé si cette attirance pour l’art n’était pas majoritaire le fruit de cet «isolement culturel».
L’expérience est vraiment un moteur dans ma pratique artistique, car j’aime les incidents qui peuvent emmener une idée vers une autre et créer un sentiment de surprise, de fascination.
Comment définirais-tu ton univers artistique?
Je le définirais par sa recherche d’équilibre, à la fois dans l’utilisation des formes, des couleurs, des matières, des textures et dans la composition. J’aime beaucoup construire, jouer avec les volumes et les espaces alors je suis souvent proche d’une pratique plasticienne. L’expérience est vraiment un moteur dans ma pratique artistique, car j’aime les incidents qui peuvent emmener une idée vers une autre et créer un sentiment de surprise, de fascination.
Esthétiquement, même si j’essaie de m’amuser des différentes approches possibles, on peut retrouver dans mes visuels des échos au surréalisme ou encore à l’abstrait. Tout ça me permet aussi de brouiller les pistes, d’offrir une nouvelle lecture à un objet par exemple, et de jouer sur l’ambiguïté du médium photographique.
Qu’est-ce qui t’inspire?
La musique, omniprésente dans mon quotidien, est une grande source d’inspiration. La peinture, le design et la sculpture le sont aussi. Je me rends compte que les choses les moins figuratives m’inspirent le plus parce qu’elles stimulent mon imagination dans des directions que je ne contrôle pas vraiment et qui s’imposent à moi comme un flux de conscience.
De plus, les choses les plus singulières qui m’entourent ou que je croise dans mes déplacements quotidiens éveillent chez moi des idées intéressantes que je note pour mes futures créations.
Ma curiosité est sans aucun doute ma plus grande source d’inspiration, car elle m’accompagne sans cesse. Elle ne se limite pas à un espace, un support ou encore à un temps donné… Elle est mon quotidien.
De manière plus concrète, je me suis dernièrement intéressé au graphisme japonais des années 50 aux années 80, au design et à l’architecture des années 60 aux années 80.
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